Le directeur parlementaire du budget (DPB) a publié aujourd’hui une analyse mise à jour de la tarification du carbone qu’il faudrait appliquer pour que le Canada atteigne d’ici 2030 la cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) établie dans l’Accord de Paris.
Conformément à l’Accord de Paris, le Canada s’est engagé à réduire ses émissions de GES de 30 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030. Pour tendre vers cet objectif, le gouvernement a instauré le système fédéral de tarification du carbone, qui fera passer la taxe sur les carburants à 50 $ la tonne en 2022, ainsi qu’un système de tarification fondé sur le rendement (STFR), destiné aux émetteurs à forte intensité énergétique exposés à la concurrence.
Si l’on se fie aux projections du gouvernement lui même, les politiques et les mesures annoncées ne seront pas suffisantes pour permettre au Canada de respecter son engagement, puisqu’il y a un écart de 77 mégatonnes entre les émissions prévues en 2030 et la cible de l’Accord de Paris.
Dans son rapport intitulé Tarification du carbone et Accord de Paris : combler l’écart avec la tarification fondée sur le rendement, le DPB estime que pour atteindre cette cible d’ici 2030, la tarification supplémentaire du carbone à appliquer devrait osciller entre 67 $ la tonne (avec une taxe à large assise) jusqu’à entre 81 $ et 239 $ la tonne (avec un STFR favorisant les émetteurs à forte intensité énergétique exposés à la concurrence).
« Si l’on ajoute à cela la taxe fédérale sur les carburants de 50 $ la tonne, le prix total du carbone, pour les ménages et les entreprises qui ne sont pas couverts par le STFR, pourrait aller de 117 $ à 289 $ la tonne d’ici 2030 », a déclaré Yves Giroux, DPB.
Cette fourchette de prix indique clairement que les règles futures du STFR auront une influence considérable sur la tarification supplémentaire du carbone pour atteindre la cible de l’Accord de Paris.
Le rapport fournit également une analyse des répercussions sur l’économie canadienne de la tarification supplémentaire du carbone.
« On estime que la tarification supplémentaire du carbone pourrait réduire le PIB de 0,47 à 0,62 % d’ici 2030 par rapport aux projections basées sur la politique actuelle », a ajouté M. Giroux. -30-