Le directeur parlementaire du budget (DPB) a publié aujourd’hui ses plus récentes perspectives économiques et financières. Ce rapport fournit des prévisions de référence aux parlementaires pour les aider à évaluer les résultats économiques et financiers des politiques actuelles.
Depuis le début du mois de mars, la Banque du Canada a augmenté son taux directeur de 300 points de base et on s’attend à d’autres hausses. Le DPB prévoit que la croissance du PIB réel du Canada ralentira considérablement pendant la seconde moitié de 2022 et demeurera faible tout au long de 2023.
« Après une solide performance pendant la première moitié de l’année et à la lumière du resserrement de la politique monétaire, nous prévoyons que la croissance du PIB du Canada ralentira considérablement pendant la seconde moitié de 2022, car les consommateurs dépenseront moins, les investissements domiciliaires continueront de diminuer et les entreprises investiront moins dans leurs stocks. Nous nous attendons à ce que la croissance du PIB réel demeure faible tout au long de 2023, avant de rebondir dans le courant de 2024, » affirme le DPB Yves Giroux.
Maintenant que les problèmes d’approvisionnement commencent à s’estomper et que le cours des produits de base quitte les sommets qu’il a connus pendant la seconde moitié de 2022, le ralentissement de la demande en 2023 devrait contribuer à la baisse continue de l’inflation des prix à la consommation. « Dans la mesure où [l’indice des prix à la consommation] est en bonne voie de revenir au niveau cible de 2 %, nous nous attendons à ce que la Banque du Canada ramène le taux directeur à son niveau neutre, soit 2,5 %, d’ici la fin de 2024, » ajoute M. Giroux.
En l’absence de résultats financiers définitifs pour l’exercice précédent, le DPB estime que le déficit budgétaire s’élevait à 97 milliards de dollars (3,9 % du PIB) en 2021-2022.
« Pour l’exercice en cours, nous prévoyons [que le déficit budgétaire] devrait descendre à 25,8 milliards de dollars (0,9 % du PIB) si la politique demeure inchangée. En présumant qu’aucune nouvelle mesure ne sera présentée et que les mesures temporaires actuelles prendront fin comme prévu, le déficit budgétaire devrait continuer de descendre et atteindre 3,1 milliards de dollars (0,1 % du PIB) en 2027-2028, » dit M. Giroux.
Le Bureau du DPB prévoit qu’après avoir atteint 47,5 % en 2020-2021, le ratio de la dette fédérale au PIB continuera de descendre pour atteindre graduellement 36,2 % à la fin de la période de projection, tout en demeurant supérieur à ce qu’il était avant la pandémie, soit 31,2 %.
Dans son rapport, le DPB prévient que les perspectives de son Bureau sont actuellement entourées d’une grande incertitude. « Si les grandes banques centrales resserrent excessivement leur politique monétaire, cela pourrait entraîner un ralentissement mondial plus marqué, ce qui serait préjudiciable à l’économie canadienne et aux finances fédérales, » ajoute M. Giroux.