Le directeur parlementaire du budget (DPB) a publié aujourd’hui ses perspectives économiques et financières. Ce rapport fournit des prévisions de référence aux parlementaires pour les aider à évaluer les résultats économiques et financiers des politiques en vigueur.
En juin et en juillet, la Banque du Canada a augmenté son taux directeur, le portant à 5 %, car elle estimait qu’il fallait une politique monétaire plus restrictive pour rétablir la stabilité des prix.
« À la suite du recul du PIB réel au cours du deuxième trimestre, l’économie canadienne devrait stagner pendant la deuxième moitié de l’année et la croissance devrait demeurer faible pendant la première moitié de 2024 », déclare le DPB Yves Giroux. « Le taux de chômage devrait atteindre 6 % au milieu de l’année prochaine et demeurer élevé tout au long de la première moitié de 2025 », ajoute-t-il.
À court terme, la pression à la hausse sur les prix des produits de base et une forte inflation sous-jacente devraient maintenir l’inflation au-dessus de la limite supérieure de 3 % de la fourchette. Nous nous attendons à ce que la Banque du Canada conserve le taux directeur de 5 % pendant le premier trimestre de 2024.
Comme l’inflation est en voie de revenir à sa cible de 2 %, la Banque devrait commencer à abaisser son taux directeur en avril 2024. Puisque l’économie se dirige vers une importante offre excédentaire et que le prix des produits de base faiblit, l’inflation devrait revenir à sa cible de 2 % d’ici la fin de 2024.
Dans ses perspectives, le DPB tient compte des nouvelles mesures annoncées par le gouvernement dans le budget de 2023 et jusqu’au 15 septembre. Pour l’exercice 2022-2023, il estime que le déficit budgétaire atteindra 38,7 milliards de dollars (1,4 % du PIB) et que le ratio de la dette fédérale par rapport au PIB sera de 42,0 %.
« Si on part du principe qu’il n’y aura pas de nouvelles mesures et que les mesures temporaires existantes prendront fin comme prévu, le déficit devrait se creuser pour atteindre 46,5 milliards de dollars en 2023-2024 et le ratio de la dette fédérale devrait s’élever à 42,6 % du PIB. Dans le cadre d'une politique de statu quo, le déficit devrait diminuer à moyen terme, pour atteindre 8,2 milliards de dollars en 2028-29 », affirme M. Giroux.
Selon le rapport du DPB, si les politiques actuelles sont maintenues, le ratio de la dette fédérale par rapport au PIB demeurera supérieur au niveau de 2022-2023 pendant deux ans avant de diminuer graduellement pour atteindre 37,8 % en 2028-2029, soit un taux bien supérieur à celui d’avant la pandémie, qui était de 31,2 % du PIB en 2019-2020.
Dans son rapport, le DPB mentionne les risques et les incertitudes liés à ses perspectives. Si on fait abstraction des nouvelles mesures qui seront probablement annoncées dans l’énoncé économique de l’automne du gouvernement, les risques qui pèsent sur ses prévisions économiques et financières de référence sont à peu près équilibrés.
« Sur le plan des risques à la baisse, le plus important, à notre avis, serait que la politique monétaire restrictive de la Banque du Canada ait des incidences plus grandes que prévues sur l’économie canadienne, notamment sur le marché immobilier, ce qui nuirait à celle-ci ainsi qu’aux finances fédérales », précise M. Giroux. « Pour ce qui est des risques à la hausse, le risque le plus important nous paraît être une augmentation plus grosse que prévu des dépenses des provinces. »