[{"label":"Accueil","url":"https:\/\/www.pbo-dpb.ca\/fr"},{"label":"Publications","url":"https:\/\/www.pbo-dpb.ca\/fr\/publications"},{"label":"Estimation de l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 sup\u00e9rieure de la distribution du patrimoine familial au Canada \u2013 Mises \u00e0 jour de 2025","url":"https:\/\/www.pbo-dpb.ca\/fr\/publications\/RP-2526-009-S--estimating-top-tail-family-wealth-distribution-in-canada-2025-update--estimation-extremite-superieure-distribution-patrimoine-familial-canada-mises-jour-2025"}]
Rapport

Estimation de l’extrémité supérieure de la distribution du patrimoine familial au Canada – Mises à jour de 2025

Publié le 11 septembre 2025 PDF(s'ouvre dans une nouvelle fenêtre)

Ce rapport met à jour la Base de données sur les familles à valeur nette élevée (BDFE) du Directeur parlementaire du budget et met en évidence l’évolution récente de la répartition de la richesse au Canada.

Résumé

Dans le cadre de l’élection fédérale de 2025, le directeur parlementaire du budget (DPB) a évalué le coût financier de plusieurs promesses électorales liées aux familles à valeur nette élevée et à l’impôt sur le patrimoine. Cela a nécessité une mise à jour de la Base de données sur les familles à valeur nette élevée (BDFE) à l’aide de données récentes. Ce rapport présente les principaux résultats et tendances de la BDFE mise à jour. La méthode employée est cohérente avec les rapports précédents, et a été décrite pour la première fois dans le rapport de juin 2020 du DPB intitulé Estimation de la queue supérieure de la distribution du patrimoine familial au Canada[^1].

Le développement de la BDFE du DPB permet de combler les lacunes et de remédier à la sous-déclaration des données des personnes à valeur nette élevée qui faussent autrement l’analyse de la répartition de la richesse. La mise à jour la plus récente de la BDFE a bénéficié de nouvelles sources de données qui n’étaient pas disponibles pour les rapports précédents. Ces sources comptaient notamment :

  • l’ensemble des données des cycles 2023, 2019 et 2016 de l’Enquête sur la sécurité financière (ESF) de Statistique Canada;
  • la liste des personnes les plus riches du Canada (Canada’s Richest People) publiée par Maclean’s en 2024.

Ces sources ont permis d’améliorer la BDFE en y intégrant des données plus récentes sur les personnes plus fortunées que celles comprises dans le fichier de microdonnées à grande diffusion (FMGD) de l’ESF, la liste archivée des personnes les plus riches de Canadian Business publiée pour la dernière fois en 2017 et la liste des milliardaires de Forbes utilisée dans les rapports précédents.

Le présent rapport révèle la distribution mise à jour du patrimoine familial net pour 2023 en utilisant la BDFE mise à jour et la compare à l’ESF de 2023. Il examine également l’évolution de cette distribution de 2016 à 2019, puis en 2023, et examine l’incidence que les différentes sources de données et l’incertitude de l’échantillonnage peuvent avoir sur ces résultats.

La BDFE mise à jour suggère que, par comparaison, la concentration du patrimoine net des familles économiques les plus riches, et surtout pour le 1 % le plus riche, est considérablement sous-estimée par l’ESF de 2023 (tableau R‑1). En effet, la BDFE indique que le 1 % des familles économiques les plus riches possède environ 23,8 % du patrimoine net au Canada alors que l’ESF de 2023 suggère que ce groupe n’en possède que 11,0 %. Les 20 % des familles économiques les plus riches possèdent environ 69,2 % du patrimoine net du Canada (par rapport à 63,5 % selon l’ESF de 2023), tandis que les 40 % moyen et du bas possèdent environ 27,6 et 3,3 % de la valeur nette (par rapport à 32,6 % et 3,9 % selon l’ESF de 2023).

En comparant la concentration de la richesse de 2016 à 2023, la BDFE du DPB confirme la légère augmentation de 2016 à 2019 mentionnée dans le rapport précédent, mais note un renversement de cette tendance de 2019 à 2023 (figure R‑1). Compte tenu de l’incertitude des données, la concentration de la richesse parmi les familles à forte valeur nette en 2023 est considérée comme étant comparable ou légèrement inférieure à celle de 2019.

2016201920230 %5 %10 %15 %20 %25 %30 %ESF uniquementESF + ForbesESF + Forbes + CB/Maclean’s
Part de la valeur détenue par le 1 % le plus riche, 2016 à 2023

BDFE du DPB et ESF de Statistique Canada (2016, 2019 et 2023).

BDFE du DPB et ESF de Statistique Canada (2016, 2019 et 2023).

Le DPB a également comparé l’utilisation du FMGD à l’ensemble des données de l’ESF pour établir la BDFE et a publié une copie de sa BDFE de 2023 (disponible sur son site Web[^3]).

Introduction

Une initiative née d’un manque de données accessibles au public pour évaluer de façon fiable l’extrémité supérieure de la distribution de la richesse familiale au Canada, le directeur parlementaire du budget (DPB) a créé la Base de données sur les familles à valeur nette élevée (BDFE). Celle-ci offre une approche pour obtenir les données manquantes et sous-déclarées des personnes fortunées qui faussent autrement l’analyse de la répartition de la richesse.

La version initiale de la BDFE du DPB de 2020 a grandement amélioré la capacité du DPB à entreprendre l’analyse des initiatives parlementaires qui concernent les personnes à valeur nette élevée. La mise à jour subséquente de la BDFE a d’autant plus approfondi cette capacité, permettant une analyse temporelle de la répartition de la richesse, que le DPB a publiée dans son rapport de 2021[^4].

Grâce à la même approche de modélisation employée dans les publications précédentes, cette dernière mise à jour de la BDFE permet d’accéder à des données plus détaillées et plus récentes, ce qui améliore la qualité et la précision des résultats. De façon sommaire, l’écart entre les dernières microdonnées de l’ESF (2023) et les listes de milliardaires accessibles au public (Forbes et Maclean’s) a été comblé à l’aide d’une interpolation de Pareto afin de créer un ensemble de données synthétiques plus représentatif des familles à valeur nette élevée que celles de l’ESF non ajustée. Cet ensemble de données a ensuite été ajusté pour correspondre à la richesse globale des ménages selon les comptes du bilan national (CBN).

Le présent rapport révèle l’information suivante. Tout d’abord, une description de la façon dont la BDFE a été mise à jour pour refléter les données les plus récentes de l’ESF de Statistique Canada de 2023 ainsi que les listes de milliardaires de Forbes et Maclean’s. Ensuite, le rapport compare les tendances de la répartition de la richesse de 2016 à 2023 à l’aide de données cohérentes, et présente des détails sur le patrimoine net par catégorie d’actifs et de passifs ainsi que sur les répercussions de l’incertitude de l’échantillonnage. Enfin, le rapport résume les sources d’incertitude et les limites.

Estimation de la BDFE de 2023

Données et méthode

Ce rapport suit largement la méthodologie de Vermeulen (2018), comme dans les précédents rapports du DPB, mais se sert de données mises à jour.

Les nouvelles données comprennent le cycle de 2023 de l’Enquête sur la sécurité financière (ESF) et les listes des personnes les plus riches du Canada mises à jour par Forbes[^5] et Maclean’s.

En ce qui concerne l’ESF, le DPB a accédé au fichier de microdonnées complet du centre de données de recherche de Statistique Canada, alors que les rapports précédents ont été rédigés en fonction du fichier de microdonnées à grande diffusion (FMGD).

Pour les listes des personnes les plus riches, le DPB a utilisé les données mises à jour de la publication de Forbes et la publication Canada’s Richest People de Maclean’s[^6] (2024). Des ajustements ont été faits pour assurer la cohérence temporelle entre les deux sources de données.

L’ESF ne fournit pas un échantillon fiable de familles à valeur nette très élevée[^7]. Pour corriger ce problème, le DPB a utilisé la méthode d’interpolation de Pareto pour estimer le patrimoine net des familles en fonction des listes de milliardaires ajustées et des fourchettes supérieures de l’ESF. Les familles supplémentaires générées par cette interpolation ont été ajoutées à la base de données générale, et le patrimoine net total a été ajusté pour correspondre à la richesse nette totale réelle des ménages du Canada selon les CBN de Statistique Canada.

Pour la version de la BDFE de 2023, le DPB a utilisé la source de données de Forbes enrichie par les données de Maclean’s lorsque ce dernier contenait des milliardaires ne figurant pas sur la liste de Forbes. Cependant, une autre version de la BDFE utilisant uniquement les données de Forbes a aussi été estimée, surtout pour permettre la comparaison avec les rapports précédents, qui n’avaient accès qu’à la liste de Forbes. L’ensemble de données final de la BDFE a ensuite été projeté au dernier trimestre de 2024 en l’harmonisant avec les données historiques plus récentes des CBN sur la population et la richesse des ménages au Canada[^8].

Résultats

La BDFE de 2023 révèle que le 1 % des familles à valeur nette élevée les plus riches au Canada détient 23,8 % du patrimoine net total du pays. Comme les rapports précédents du DPB, la BDFE de 2023 note une concentration de la richesse significativement plus élevée (de 12,8 points de pourcentage pour le 1 % le plus riche) par rapport aux données de l’ESF non ajustée. La différence entre l’ESF et la BDFE devient beaucoup plus étroite en dessous du 80e centile des familles économiques par patrimoine net. Le tableau 1 montre la part du patrimoine net total par centiles sélectionnés.

Le tableau 2 comprend plus de détails sur les centiles sélectionnés pour la BDFE. Il résume les seuils de patrimoine net de chaque centile sélectionné, ainsi que le nombre de familles, le total du patrimoine net et la part du patrimoine total de la fourchette des centiles sélectionnés. Le seuil pour faire partie du 1 % des familles les plus riches correspond à 7,4 millions de dollars en 2023.

Le tableau 3 présente des statistiques sommaires supplémentaires sur le patrimoine net par seuil de richesse au lieu des centiles. En 2023, il y avait 4,4 millions de familles au Canada détenant un patrimoine net de plus d’un million de dollars et 108 000 familles détenant un patrimoine net de plus de 10 millions de dollars. La BDFE mise à jour comprend une liste plus complète des milliardaires, qui suggère que la richesse parmi les seuils absolus les plus élevés (c’est‑à‑dire plus d’un milliard de dollars) est plus concentrée que ce qui avait été signalé précédemment dans notre rapport de 2019.

La BDFE de 2023 a également servi de référence pour mettre à jour la base de données pour le 4e trimestre (T4) de 2024 à l’aide des CBN disponibles, de la liste des personnes les plus riches et des données sur la population. La BDFE du 4e trimestre (T4) de 2024 a été utilisée comme référence pour les estimations de coûts liées à l’impôt sur le patrimoine pendant l’élection fédérale de 2025. La méthode employée et les hypothèses correspondent à celles des rapports de 2020 et de 2021 du DPB. Le tableau 4 résume la répartition de la richesse par centile sélectionné pour le 4e trimestre (T4) de 2024.

Évolution de la concentration de la richesse, 2016 à 2023

Dans cette section, nous faisons le point sur l’évolution de la répartition de la richesse de 2016 à 2023[^10].

Les figures 1 et 2 comparent la part de la richesse du 1 % et des 5 % les plus riches respectivement de 2016 à 2023 à l’aide de trois sources de données : les données de l’ESF seulement, la BDFE établie à l’aide de l’ESF et de la liste des personnes les plus riches de Forbes, et la BDFE établie à l’aide de l’ESF et de la liste des personnes les plus riches de Forbes ainsi que celle de Canadian Business ou de Maclean’s.

2016201920230 %5 %10 %15 %20 %25 %30 %ESF uniquementESF + ForbesESF + Forbes + CB/Maclean’s
Part de la valeur détenue par le 1 % le plus riche, 2016 à 2023

BDFE du DPB et ESF de Statistique Canada (2016, 2019 et 2023).

BDFE du DPB et ESF de Statistique Canada (2016, 2019 et 2023).

2016201920230 %5 %10 %15 %20 %25 %30 %35 %40 %45 %ESF uniquementESF + ForbesESF + Forbes + CB/Maclean’s
Part de la richesse des 5 % les plus riches, 2016 à 2023

BDFE du DPB et ESF de Statistique Canada (2016, 2019 et 2023).

BDFE du DPB et ESF de Statistique Canada (2016, 2019 et 2023).

Dans l’ensemble, il y a eu une augmentation du pourcentage de la richesse détenue par le 1 % des familles économiques les plus riches de 2016 à 2019, suivie d’une diminution de 2019 à 2023. Dans les séries ESF et ESF + Forbes, le 1 % le plus riche détenait moins de richesse en 2023 qu’en 2019, et dans la série ESF + Forbes + CB (qui n’avait pas de données pour 2019), le 1 % le plus riche détenait moins de richesse en 2023 qu’en 2016. La part de la richesse détenue par les 5 % les plus riches a généralement suivi la même tendance.

Cependant, la prudence est de rigueur dans l’interprétation de ces résultats. En effet, l’ensemble de données de Forbes ne contient pas de liste uniforme des personnes pour toutes les années : par exemple, certaines personnes figurant sur la liste de Forbes de 2019 n’étaient pas présentes sur la liste de 2023 ou de 2024, alors qu’elles se trouvaient dans la liste de Maclean’s (ou vice versa). Cela signifie que l’estimation de 2023 dérivée de Forbes pourrait sous-estimer la concentration réelle de la richesse. De plus, la taille de l’échantillon de l’ESF n’est pas suffisamment grande pour estimer le patrimoine net du 1 % le plus riche de la distribution, et il y a une incertitude d’échantillonnage importante. Par conséquent, la comparaison directe des estimations ponctuelles pour différentes années peut être trompeuse.

Cependant, l’ESF est conçue pour créer des estimations représentatives du patrimoine net jusqu’aux 5 % les plus riches de la distribution[^11]. La figure 3 illustre l’incertitude de l’échantillonnage en montrant les intervalles de confiance à 95 % pour la part de patrimoine net détenue par les 5 % les plus riches, ce qui donne une idée visuelle de la variabilité des estimations.

Comme l’ESF repose sur un échantillonnage, il est essentiel de tenir compte de l’incertitude liée à l’échantillonnage ainsi que de la signification statistique des résultats lorsqu’on interprète les variations de la concentration de la richesse dans le temps.

La signification statistique est un concept permettant de déterminer s’il existe des preuves permettant de conclure qu’un résultat d’une étude est trop peu susceptible de s’être produit par hasard. Dans le cas présent, nous étudions la différence dans le pourcentage de la richesse détenue par les 5 % de ménages les plus riches pour deux années différentes. Nous commençons par une hypothèse nulle (c’est‑à‑dire une hypothèse par défaut) qu’il n’y a pas de différence dans le pourcentage de la richesse détenue. Ensuite, nous observons les résultats de l’enquête et déterminons la probabilité d’observer une différence au moins aussi grande que celle rapportée par les enquêtes en partant du principe que l’hypothèse nulle est vraie. Si cette probabilité est inférieure à 5 %, nous confirmons que la différence de pourcentage de richesse est statistiquement significative.

L’ESF a fourni un ensemble de 1 000 poids bootstrap pour établir les intervalles de confiance des résultats de centiles. Pour vérifier si la différence entre deux années est statistiquement significative, nous calculons les différences entre 1 000 paires d’échantillons de données bootstrap et établissons un intervalle de confiance de 95 %. Si zéro n’est pas contenu dans cet intervalle, alors la différence est statistiquement significative (et vice versa).

0%5%10%15%20%25%30%35%40%201620192023
Part de la richesse des 5 % les plus riches dans l’ESF avec des intervalles de confiance à 95 %, 2016 à 2023

ESF de Statistique Canada (2016, 2019 et 2023).

ESF de Statistique Canada (2016, 2019 et 2023).

Dans ce cas, les données de l’ESF révèlent une forte baisse du pourcentage de la richesse détenue par les 5 % les plus riches de 2019 à 2023 (environ 4 points de pourcentage), alors qu’aucun changement, ou presque, n’a été révélé entre 2016 et 2019. Ce changement était d’ailleurs statistiquement significatif[^12] (voir l’annexe B). Cependant, la figure 2 montre que l’écart entre la concentration de richesse en 2019 et en 2023 est devenue moindre après la combinaison de de données de l’ESF avec celles de la liste de milliardaires de Forbes (d’environ 2 points de pourcentage). La différence était encore statistiquement significative.

Détails du patrimoine net par catégorie d’actifs et de passifs

En raison de l’ajustement de la méthode, la BDFE de 2023 ne contient pas de détails sur les catégories de patrimoine net (c’est‑à‑dire, les actifs et les passifs). L’ESF donne un aperçu de la répartition et de la tendance de ces catégories en pourcentage du patrimoine net total détenu par les 5 % les plus riches (tableau 5 et figure 3).

Selon le tableau 5, les actifs financiers sans régime de retraite, les actifs non financiers et le total des passifs détenus par les 5 % les plus riches sont demeurés une part à peu près constante du total du patrimoine net de 2016 à 2023, mais la part des actifs de régime de retraite et des biens commerciaux a chuté entre 2019 et 2023, ce qui a entraîné une baisse globale du patrimoine net détenu par ce groupe. Cependant, les valeurs de biens commerciaux dans l’ESF présentaient des taux d’imputation beaucoup plus élevés en 2023 qu’en 2019, ce qui peut avoir une incidence sur la fiabilité des comparaisons au fil du temps[^13].

Sources de l’incertitude

Il existe certaines réserves et limitations liées à l’établissement de la BDFE et à l’interprétation des changements de la concentration de la richesse dans le temps. Les différentes sources de données des listes de personnes les plus riches (Forbes, Canadian Business et Maclean’s) ne présentent pas toutes les mêmes personnes, sans compter que la liste Forbes présente différentes personnes d’une année à l’autre. L’estimation de Pareto peut être influencée par la composition de la liste des personnes les plus riches et par les chiffres rapportés sur le patrimoine net, de sorte que l’incertitude liée à la fourchette supérieure peut entraîner des répercussions sur les estimations de l’ensemble de la BDFE. De plus, le patrimoine net peut fluctuer considérablement au cours d’une année, ce qui ajoute de l’incertitude lors de la comparaison de données provenant de sources dont les fréquences de publication ne sont pas les mêmes. Les données de l’ESF de Statistique Canada comportent également une incertitude, notamment en raison de la variabilité de l’échantillonnage et des taux d’imputation selon les cycles d’étude, ce qui peut complexifier les comparaisons directes de la concentration de la richesse dans le temps.

Différence entre les données du FMGD et l’ensemble des données de l’ESF

L’une des principales améliorations apportées aux données du présent rapport comparativement aux rapports précédents de 2020 et de 2021 est l’utilisation de l’ensemble des données de l’ESF au lieu des données du FMGD utilisées précédemment. Les données du FMGD et celles de l’ESF dans son entièreté sont légèrement différentes, en raison des enjeux de confidentialité des répondants pour les microdonnées publiques. Cependant, cela pourrait introduire encore plus de distorsion lors de l’estimation de la répartition de la richesse au sein de la population. Le tableau A‑1 compare la répartition de la richesse non ajustée de l’ESF de Statistique Canada de 2023 établie à partir du FMGD et celle de l’ESF établie à partir des données complètes, de même que pour la BDFE du DPB de 2023.

Pour 2023 et 2019, il y avait une légère différence entre les données du FMGD et de l’ensemble des données de l’ESF (tableau A‑2). Les proportions de la richesse détenue par chaque groupe de centiles des deux sources de données se situaient presque toujours à 1 point de pourcentage près. Lorsque la liste des milliardaires a été ajoutée pour créer la BDFE entière, cette différence est restée telle quelle ou est parfois devenue plus grande. Les proportions de la richesse détenue par chaque groupe de centiles de la BDFE entière étaient généralement inférieures de 1 à 3 points de pourcentage aux proportions correspondantes du FMGD. En effet, la différence entre les deux sources se situe principalement dans les données des fourchettes supérieures, ce qui a d’autant plus d’incidence sur l’estimation de Pareto et ainsi sur l’interpolation entre les données des fourchettes supérieures de l’ESF et la liste des milliardaires.

Par conséquent, bien que l’accès aux données complètes de l’ESF puisse fournir une estimation légèrement plus précise de la répartition de la richesse, les différences ne sont généralement pas importantes par rapport à l’estimation obtenue à partir des données du FMGD.

Incertitude d’échantillonnage

Incertitude d’échantillonnage dans l’ESF

Comme le montre la figure 3 ci-dessus, les intervalles de confiance pour la part de la richesse détenue par les 5 % les plus riches ne se chevauchaient pas en 2019 et en 2023. Bien que la vérification du chevauchement des intervalles de confiance ne soit pas la méthode exacte pour déterminer la signification statistique, elle peut fournir une approximation rapide raisonnable.

Pour confirmer si la différence entre 2019 et 2023 est statistiquement significative, nous avons utilisé les échantillons de données bootstrap fournis par Statistique Canada en plus des données de l’ESF pour établir une distribution des différences d’échantillons entre les deux années. Les 95 % des différences bootstrap les plus centrales ont servi à établir l’intervalle de confiance à 95 %. Il a été constaté que zéro ne se trouvait pas dans l’intervalle de confiance pour la différence entre 2019 et 2023, confirmant ainsi que la baisse de 2019 à 2023 était statistiquement significative.

Le test d’hypothèse a montré qu’il était approprié de rejeter l’hypothèse nulle selon laquelle il n’y avait pas de différence réelle dans la concentration de la richesse au sein des 5 % les plus riches de 2019 et de 2023 et que la différence observée était purement due au caractère aléatoire de l’échantillon choisi. En d’autres termes, on peut déterminer que la baisse observée de la concentration de la richesse (environ quatre points de pourcentage entre 2019 et 2023) est trop importante pour être simplement attribuée au hasard.

Parmi les différentes composantes du patrimoine net, les actifs de régimes de retraite ont connu une baisse de trois points de pourcentage entre 2019 et 2023, et cette différence était statistiquement significative. En outre, la part des passifs était également plus élevée d’environ 0,4 point de pourcentage en 2023 qu’en 2019, et cette différence était aussi statistiquement significative. Les autres composantes n’ont pas montré de différence statistiquement significative entre 2019 et 2023. Le tableau B‑1 montre les intervalles de confiance à 95 % de la variation de chaque composante des actifs et des passifs dans des cycles successifs de l’ESF.

Incertitude d’échantillonnage dans l’ESF + Forbes

La méthodologie utilisée pour calculer les intervalles de confiance pour les données combinées (ESF + Forbes) était plus complexe. Les échantillons bootstrap ont également été utilisés pour déterminer les intervalles de confiance concernant la part de richesse détenue par les 5 % les plus riches selon les données dans l’ESF et Forbes (voir Figure 2). Une interpolation de Pareto de l’extrémité supérieure a été estimée à partir de chaque échantillon bootstrap, en combinaison avec les données Forbes, afin de créer une « BDFE bootstrap ». Le pourcentage de patrimoine net détenu par les 5 % les plus riches a été calculé pour chaque année de données de la « BDFE bootstrap ». Les 95 % moyens des écarts entre les échantillons bootstrap ont formé l’intervalle de confiance à 95 %. Dans ce cas, zéro ne se trouvait pas dans l’intervalle de confiance à 95 % pour la différence entre 2019 et 2023, ce qui indique que, même après la combinaison des données de l’ESF et Forbes, la baisse observée de la concentration de richesse entre 2019 et 2023 demeure statistiquement significative. Le tableau B-2 présente ces intervalles de confiance.

Références

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Communications

Infographie

Communiqué de presse

{"id":82,"created_at":"2025-09-11T07:57:58-04:00","updated_at":"2025-09-11T08:57:07-04:00","slug":"pbo-releases-new-report-on-wealth-trends-in-canada-nouveau-rapport-du-dpb-sur-les-tendances-en-matiere-de-richesse-au-canada","title_en":"PBO releases new report on wealth trends in Canada","title_fr":"Nouveau rapport du DPB sur les tendances en mati\u00e8re de richesse au Canada","body_en":"The Parliamentary Budget Officer (PBO) has released an updated High-net-worth Families Database (HFD), showing that Canada\u2019s wealth remains heavily concentrated.\n\nIn 2023, the top 1 per cent of families held 24 per cent of total net wealth, while the top 10 per cent held 53 per cent, and the top 20 per cent held 69 per cent. The bottom 40 per cent owned just 3.3 per cent. The concentration of net wealth among the top 1 per cent has remained relatively stable since 2016.\n\nThe [PBO\u2019s report](https:\/\/www.pbo-dpb.ca\/en\/publications\/RP-2526-009-S--estimating-top-tail-family-wealth-distribution-in-canada-2025-update--estimation-extremite-superieure-distribution-patrimoine-familial-canada-mises-jour-2025) estimates that 169,400 families were in the top 1 per cent in 2023, each with at least $7.4 million in net wealth. That number is projected to rise to 176,800 families with $7.5 million by late 2024.\n\u201cThis update provides a more recent picture of wealth concentration in Canada,\u201d said Jason Jacques, Interim Parliamentary Budget Officer. \u201cBy integrating richer data sources, we can better understand the economic realities of high-net-worth families.\u201d\n\nThe High-net-worth Families Database (HFD) incorporates new data, including Maclean\u2019s 2024 Rich List and the full Survey of Financial Security, improving accuracy over previous versions. A public version of the database is available on the PBO website.","body_fr":"Le directeur parlementaire du budget (DPB) a publi\u00e9 une mise \u00e0 jour de la Base de donn\u00e9es sur les familles \u00e0 valeur nette \u00e9lev\u00e9e (BDFE), qui montrent que la richesse au Canada reste fortement concentr\u00e9e.\n\nEn 2023, le 1 % des familles les plus riches d\u00e9tenaient 24 % du patrimoine net total du pays, les 10 % les plus riches en d\u00e9tenaient 53 %, et les 20 % les plus riches, 69 % du patrimoine net total. Les 40 % inf\u00e9rieurs en poss\u00e9daient seulement 3,3 %. La concentration de la richesse nette parmi les 1 % les plus riches est rest\u00e9e relativement stable depuis 2016.\n\nDans [son rapport](https:\/\/www.pbo-dpb.ca\/fr\/publications\/RP-2526-009-S--estimating-top-tail-family-wealth-distribution-in-canada-2025-update--estimation-extremite-superieure-distribution-patrimoine-familial-canada-mises-jour-2025), le DPB estime que 169 400 familles composaient le 1 % des familles les plus fortun\u00e9es en 2023, et qu\u2019elles d\u00e9tenaient chacune un patrimoine net d\u2019au moins 7,4 millions de dollars. Ce nombre devait passer \u00e0 176 800 familles d\u00e9tenant 7,5 millions de dollars \u00e0 la fin de 2024.\n\n\u00ab La mise \u00e0 jour dresse un portrait plus r\u00e9cent de la concentration de la richesse au Canada, explique Jason Jacques, directeur parlementaire du budget par int\u00e9rim. En int\u00e9grant des sources de donn\u00e9es plus riches, nous pouvons mieux comprendre les r\u00e9alit\u00e9s \u00e9conomiques des familles \u00e0 valeur nette \u00e9lev\u00e9e. \u00bb\n\nLa Base de donn\u00e9es sur les familles \u00e0 valeur nette \u00e9lev\u00e9e (BDFE) int\u00e8gre de nouvelles donn\u00e9es, notamment la liste des personnes les plus riches au Canada en 2024, du MacLean, et l\u2019ensemble des donn\u00e9es de l\u2019Enqu\u00eate sur la s\u00e9curit\u00e9 financi\u00e8re, ce qui la rend plus pr\u00e9cise que les versions pr\u00e9c\u00e9dentes. Une version publique de la base de donn\u00e9es peut \u00eatre consult\u00e9e sur le site Web du DPB.","release_date":"2025-09-11T09:00:00-04:00","is_published":"2025-09-11T08:57:07-04:00","internal_id":"COM-2526-082","permalinks":{"en":{"website":"https:\/\/www.pbo-dpb.ca\/en\/blog\/news-releases--communiques-de-presse\/pbo-releases-new-report-on-wealth-trends-in-canada-nouveau-rapport-du-dpb-sur-les-tendances-en-matiere-de-richesse-au-canada"},"fr":{"website":"https:\/\/www.pbo-dpb.ca\/fr\/blog\/news-releases--communiques-de-presse\/pbo-releases-new-report-on-wealth-trends-in-canada-nouveau-rapport-du-dpb-sur-les-tendances-en-matiere-de-richesse-au-canada"}},"pivot":{"publication_id":861,"news_release_id":82}}