[{"label":"Accueil","url":"https:\/\/www.pbo-dpb.ca\/fr"},{"label":"Analyses compl\u00e9mentaires","url":"https:\/\/www.pbo-dpb.ca\/fr\/additional-analyses--analyses-complementaires"},{"label":"R\u00e9percussions du Plan des niveaux d\u2019immigration pour 2025-2027 sur l\u2019\u00e9cart de l\u2019offre de logement au Canada","url":"https:\/\/www.pbo-dpb.ca\/fr\/additional-analyses--analyses-complementaires\/BLOG-2425-006--impact-2025-2027-immigration-levels-plan-canada-housing-gap--repercussions-plan-niveaux-immigration-2025-2027-ecart-offre-logement-canada"}]

Répercussions du Plan des niveaux d’immigration pour 2025-2027 sur l’écart de l’offre de logement au Canada

Publiée le 15 novembre 2024

Cette note présente une évaluation par le DPB des conséquences du plan d’immigration récemment annoncé par le gouvernement concernant l’écart de l’offre de logement au Canada.

Cette note présente une évaluation par le directeur parlementaire du budget (DPB) des répercussions du Plan des niveaux d’immigration du gouvernement pour 2025-2027 sur l’écart de l’offre de logement au Canada.

Principales constatations

  • En supposant que la population évolue conformément aux projections du gouvernement, nous estimons que le Plan des niveaux d’immigration pour 2025-2027 permettra de réduire l’écart de l’offre de logement au Canada de 534 000 unités (45 %), en 2030. Après avoir pris en compte le nouveau plan d’immigration du gouvernement, nous estimons que l’écart de l’offre de logement au Canada en 2030 sera de 658 000 unités.
  • En additionnant cela à nos perspectives de références actualisées qui se chiffrent à 1,7 million d‘habitations additionnelles, il faudrait au total que soient construits 2,3 millions de logements d’ici à 2030 pour combler l’écart de l’offre de logement au Canada, ce qui se traduirait par un total de 390 000 logements construits chaque année, en moyenne, entre 2025 et 2030.
  • Nous estimons que les projections démographiques présentées dans le nouveau plan d’immigration du gouvernement comportent un niveau élevé d’incertitude, en particulier en ce qui concerne les départs prévus de résidents non permanents. Nous estimons que la réduction de la formation des ménages et l’écart de l’offre de logement sont incertains et constituent probablement des estimations de la limite supérieure.

Le 24 octobre, le gouvernement a publié son Plan des niveaux d’immigration pour 2025-2027 (PNI), qui comprend des objectifs pour les résidents permanents et, pour la première fois, des objectifs pour les résidents temporaires, c’est-à-dire les étudiants étrangers et les travailleurs étrangers temporaires. Pour les résidents permanents, le plan prévoit une diminution des admissions de résidents permanents de 464 265 en 2024 à 395 000 en 2025, 380 000 en 2026 et 365 000 en 2027. Pour les résidents non permanents (RNP), le plan présente des objectifs d’arrivée fixés dans le but de réduire le nombre de RNP à 5 % de la population du Canada d’ici la fin de 2026.

Compte tenu des objectifs d’immigration annoncés dans ce plan, le gouvernement prévoit que la population canadienne diminuera de 0,2 % en 2025 et 2026, avant de retrouver une croissance démographique de 0,8 % en 2027. Si la population évolue comme le prévoit le gouvernement, ce sera la première fois que le Canada connaîtra une baisse démographique annuelle. Bien que le plan prévoie moins d’admissions de résidents permanents et moins d’arrivées de RNP, la baisse prévue de la population sera principalement due à un nombre important de départs de RNP. Si l’on exclut les personnes qui deviendront des résidents permanents, le plan prévoit que 2,8 millions de résidents temporaires quitteront le pays au cours des trois prochaines années, ce qui équivaut à 93 % de la population actuelle de résidents non permanents.

Pour estimer les répercussions du nouveau plan d’immigration gouvernemental sur l’écart de l’offre de logement, le DPB a d’abord mis à jour son estimation de l’écart[^1] de logement tirée du rapport d’avril 2024 intitulé La formation de ménages et le stock de logements afin d’inclure les données pour 2024 en matière de démographie et de construction de logements , ainsi que les perspectives de référence mises à jour concernant le nombre net d’habitations achevées à la suite de l’annonce du Plan du Canada sur le logement. Nous avons ensuite estimé quel serait l’écart de l’offre de logement en 2030 compte tenu des nouvelles projections démographiques dans le cadre du PNI pour 2025-2027. La différence entre les deux estimations concernant l’écart de l’offre de logement représente les répercussions du nouveau plan d’immigration du gouvernement.

En ce qui concerne la formation de ménages, nous estimons que la projection démographique présentée dans le nouveau Plan des niveaux d’immigration entraînerait une diminution de 497 000 ménages en 2030, ce qui est bien inférieur au scénario de croissance démographique le plus modéré présenté dans notre rapport d’avril 2024 (en supposant que toutes les personnes dont le statut de RNP a été révoqué quittent le Canada).

01002003004005006002000200520102015202020252030Prévisions dans le cadre du PNI pour 2025-2027Prévisions sans le PNI pour 2025-2027Moyenne de 2000 à 2019
Formation de ménages projetée, en milliers de ménages

Statistique Canada

Bureau du directeur parlementaire du budget

Statistique Canada

Bureau du directeur parlementaire du budget

La période de projection va de 2025 à 2030. Les estimations pour 2022 et 2024 et les prévisions pour 2025 à 2030 ne reflètent que la demande démographique en logement.

Nos prévisions concernant la construction de logements ont également été revues à la hausse afin de tenir compte des données récentes et des répercussions potentielles des nouvelles mesures prises par le gouvernement en matière de logement. Ainsi, nous supposons qu’entre 2025 et 2030, le stock de logements augmentera en moyenne de 280 000 unités par an. Cela correspond au scénario de construction le plus élevé envisagé dans notre rapport d’avril 2024.

1001201401601802002202402602803002000200520102015202020252030ActuelProjection d'avrilMoyenne de 2000 à 2019
Nombre net d’habitations achevées de référence, en milliers de logements

Statistique Canada

Bureau du directeur parlementaire du budget

Statistique Canada

Bureau du directeur parlementaire du budget

La période de projection va de 2025 à 2030.

Sans le PNI pour 2025-2027, selon nos perspectives actualisées de construction de logements, nous estimons que 1,2 million d’unités supplémentaires — soit 199 000 unités par an, en moyenne, entre 2025 et 2030 — devraient être construites d’ici 2030 pour éliminer l’écart de l’offre de logement au Canada. En supposant que la population évolue conformément au plan du gouvernement, nous estimons que le PNI pour 2025-2027 réduira l’écart de l’offre de logement au Canada en 2030 de 534 000 unités (45 %)[^2]. Après avoir pris en compte le nouveau plan d’immigration, nous estimons que l’écart de l’offre de logement au Canada en 2030 sera de 658 000 unités (voir tableau 2). Pour combler cet écart, il faudrait construire 110 000 unités supplémentaires par an entre 2025 et 2030 par rapport à nos perspectives actualisées.

En additionnant cela à nos perspectives de références actualisées qui se chiffrent à 1,7 million d‘habitations additionnelles, il faudrait au total que soient construits 2,3 millions de logements d’ici à 2030 pour combler l’écart de l’offre de logement au Canada, ce qui se traduirait par un total de 390 000 logements construits chaque année, en moyenne, entre 2025 et 2030.

Cela étant dit, nous estimons que la projection démographique présentée dans le Plan des niveaux d’immigration pour 2025-2027 du gouvernement comportent un niveau élevé d’incertitude, en particulier en ce qui concerne les départs prévus de résidents non permanents. Tant la réduction estimée de la formation de ménages que celle de l’écart de logement dans le cadre du Plan sont incertaines et constituent vraisemblablement des estimations de la limite supérieure.